La piscine était vide - Gilles Abier
La narratrice, seize ans, est accusée d'avoir tué son petit ami Alex alors qu'il s'agit d'un accident : ils chahutaient au bord de la piscine qui était vide et Alex est tombé la tête la première.
Ce livre de jeunesse très court est édité chez Actes Sud dans la collection "D'une seule voix" qui regroupe des textes brefs et forts écrits à la première personne :"Des textes d'un seul souffle. Les émotions secrètes trouvent leur respiration dans la parole. Des textes à murmurer à l'oreille d'un ami, à hurler devant son miroir, à partager avec soi et le monde", l'éditeur précise que "la grosseur du caractère a été spécialement étudiée pour faciliter une lecture à voix haute."
Les premières lignes : "Ca y est, c'est officiel, je ne l'ai pas tué ! Le verdict vient de tomber, je suis acquittée.
J'ai envie de crier, de crier et de pleurer. De pleurer de joie. Mais je ne peux pas. Entre mes larmes, je vais sourire. Et sa mère est là qui me regarde. Ses yeux ne m'ont pas quittée de tout le procès. Alors je reste là, droite sur ma chaise, le visage impassible, tandis que mes parents se jettent sur moi. Délirants de bonheur."
J'ai rencontré Gilles Abier avec mes élèves l'année dernière lors du festival du livre jeunesse d'Annemasse. Il nous avait expliqué l'origine de cette histoire : lorsqu'il était au lycée, un de ses camarades avait été à l'origine du suicide de quelqu'un, l'auteur s'est toujours demandé de quelle manière le garçon pouvait vivre avec cela. Il a transformé l'histoire, il ne s'agit plus d'un suicide mais d'un accident.
Le style est très simple, dépouillé, dans le but de saisir au plus juste les sentiments de la narratrice. Je trouve au contraire que la simplicité du style rend la narration plate, j'ai préféré, de loin Le Complot des platanes. Ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable, je crois que je l'oublierai aussi vite que je l'ai lu...