La Forêt des Mânes - Jean-Christophe Grangé

Jeanne Korowa, juge d'instruction, enquête avec son collègue François Taine sur une série de meurtres à la mise en scène attroce : il s'agit de trois femmes, démembrées et dévorées. En réalité, Jeanne n'est pas officiellement réquisitionnée dans cette enquête, mais François lui a demandé son aide. Dans le même temps, la jeune juge décide de placer sur écoute, clandestinement, des personnalités pour un autre dossier en cours, elle en profite pour ajouter le psychanalyste Antoine Féraud sur la liste afin d'écouter les séances de son ex petit ami. Or, ces écoutes vont la mener sur la piste du tueur en série qui serait un patient du psy. Petit à petit, l'intrigue se complexifie, des liens se tissent entre le cannibalisme, la préhistoire, l'autisme, l'Amérique du Sud...

Les premières lignes : "C'était ça. Exactement ça. Les escarpins Prada repérés dans le Vogue du mois dernier. La note discrète, décisive, qui achèverait l'ensemble. Avec la robe qu'elle imaginait -un petit truc noir qu'elle avait acheté trois fois rien rue du Dragon-, ce serait parfait. Tout simplement dégaine. Sourire. Jeanne Korowa s'étira derrière son bureau. Elle avait enfin trouvé sa tenue pour le soir. A la fois dans la forme mais aussi dans l'esprit.
Elle vérifia encore une fois son portable. Pas de message. Une pointe d'angoisse lui crispa l'estomac. Plus aiguë, plus profonde encore que les précédentes. Pourquoi n'appelait-il pas ? Il était plus de 16 heures. N'était-il pas trop tard pour confirmer un dîner ?"

Ce roman est le troisième de la trilogie sur l'origine du mal après Le Serment des Limbes et Miserere. Comme dans ces deux romans, La Fôret des Mânes nous entraîne dans une intrigue complexe et passionnante. En effet, non seulement l'histoire est palpitante, mais en plus, les très nombreuses références historiques, politiques, géographiques et scientifiques font que l'on est "accroché" à ce roman et qu'on ne peut plus le lâcher car la réalité et l'histoire inventée par Grangé s'imbriquent, on ne sait plus démêler le vrai du faux. Comme d'habitude, les descriptions sont crues, l'auteur ne fait pas de détour pour nous peindre des scènes d'horreur et l'intrigue démarre très rapidement. Le style est fluide, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre. Durant un passage, j'ai cru que l'auteur nous emmenait dans une direction plutôt "tirée par les cheveux", à la manière du Concile de pierre que je n'ai pas du tout aimé, mais, sans vouloir révéler la fin, mes craintes ont été rapidement dissipées...
Grangé a utilisé un point de vue interne, celui de Jeanne, mais on sent vraiment que c'est un homme qui a écrit, le seul petit reproche que je ferais donc est que quand il décrit les sentiments de l'héroïne, on retrouve des clichés que les hommes se font sur les femmes. Cependant, ce défaut, présent au tout début du roman, est vite éclipsé quand l'intrigue démarre.
J'ai adoré les trois romans car j'ai retrouvé dans chacun d'entre eux ce que j'aime chez Grangé : une intrigue complexe et bien menée, des fausses pistes, des références historiques/culturelles/religieuses etc et un style agréable. Je vous recommande donc vivement cette trilogie que vous pouvez lire dans le désordre.

Qui mieux que l'auteur pour parler de son oeuvre ? Voici une vidéo très intéressante que j'ai trouvée sur "youtube"

Comments

[Doriane]

Merci pour le lien sur l'interview, très intéressante effectivement...

[toinette80]

Je n'ai pas aimé le serment des limbes donc je n'ai pas lu le deuxième mais un jour peut-être

[Stephie]

J'ai lu les deux précédents. Je sens que je ne vais pas tarder pour celui-ci !!!